Archives

Les Dépossédés

26.01.2013 - 23.02.2013
1/7
Les Dépossédés
Vue d'exposition

Les Dépossédés
Vue d'exposition

Les Dépossédés
Vue d'exposition

Les Dépossédés
Vue d'exposition

Les Dépossédés
Vue d'exposition

Edith Roux
Edith Roux
Sous Silence, 2011
Vidéo HD, couleur, son, format 16:9, 16'
Edition de 5 ex + 2 AP, disponible

Edith Roux
Edith Roux
24h Sous Surveillance, 2011
Vidéo
69 '
Edition de 10 ex + 2 AP, disponible

Communiqué

Photographe et vidéaste, Edith Roux situe sa pratique dans une veine documentaire conceptuelle où une réflexion sur les conditions de production des images est intégrée à l’intérieur du travail lui-même. Elle n’hésite pas à recourir à l’outil numérique ou au montage d’images, afin d’instaurer une distance face à la réalité, qui nous permette de mieux l’appréhender. Des préoccupations d’ordre sociopolitique sont souvent présentes dans son travail, autour de questions liées à l’environnement, à la société de contrôle et aux mutations urbaines.

Pour sa deuxième exposition personnelle à la Galerie Dix9, Edith Roux présente un travail réalisé chez les Ouighours, une minorité ethnique turcophone et musulmane située dans la province autonome du Xinjiang, au Nord Ouest de la République populaire de Chine, à la frontière de l’Asie Centrale. Témoin d’un processus de sinisation d’une contrée stratégique au niveau géopolitique, riche en ressources naturelles et point de passage d’un gazoduc et d’un oléoduc vitaux pour l’économie du pays, la série Les Déposssédés comprend 34 photographies prises dans la ville de Kashgar.


Autrefois établis au coeur de la ville dans des habitations richement décorées, les Ouïghours voient avec inquiétude leur espace géographique et social se réduire. Relégués dans des habitations en périphérie, ils ressentent la destruction de leurs anciennes maisons du centre ville comme une menace.


Le travail documentaire d’Edith Roux témoigne de la situation économique et politique des Ouighours. Les lieux de prise de vues sont soigneusement choisis en fonction de la qualité architecturale des décors intérieurs. L’artiste agit telle une archéologue, qui s’attache à révèler une beauté bientôt disparue.


Pourtant cette esthétique reste mise au service d’une préoccupation
géopolitique. Il s’agit donc plutôt d’une rencontre avec l’univers plastique d’Edith Roux où se construit une image de la destruction, image dans laquelle une figure fantomatique apparait...


Le dispositif installé au moment de la prise de vue alterne entre la présence frontale d’un personnage et la présence d’un miroir.
Dans les scènes de portrait, les photographies sont légèrement éclairées par la lumière d’un flash. La lumière détache ainsi les personnages du contexte en rendant les contours trés précis et induit une idée de fragilité quant à leur présence dans l’espace. Malgré cette présence fragile dans un décor de ruines, les Ouïghours, par leur attitude digne, semblent opposer une résistance à la menace qui pèse sur leur culture.


Dans les dispositifs au miroir sur lequel glisse un reflet éphémère, les images fixent les traces et la mémoire d’une culture en danger. De même que la ruine en tant que fragment stimule l’imagination par la partie absente de la représentation, les miroirs disposés sur le sol renvoient au hors-champ de la photographie et à la présence/absence des personnages.


Dans certains miroirs, le reflet de la photographe se devine, comme pour mieux définir les limites de la recherche à l’intérieur desquelles elle s’inscrit.


Plus directement politique, la vidéo Sous silence vient compléter ce travail photographique. Trace d’une forme de résistance par le travail, les images ont été filmées sur l’ensemble du Xinjiang. Elles sont rythmées par la gestuelle et les coups de marteau qui résonnent dans la ville comme une affirmation de l’identité ouighoure. Elles donnent à entendre la dimension sonore de la cité. Le diaporama intitulé 24 heures sous surveillance s’inscrit dans les préoccumations récurrentes de l’artiste, liées au questionnement de la surveillance dans nos sociétés contemporaines.


Ce travail sur la société ouighoure marque une nouvelle étape dans l’oeuvre tout à la fois poétique et critique d’Edith Roux sur l’évolution du monde actuel. Il a bénéficié d’une bourse de soutien à la création du CNAP.


http://vimeo.com/58773777