Archives

Les Noms Secrets

Hidden Names

10.10.2015 - 07.11.2015
1/14
Les Noms Secrets
vue 'installation

Les Noms Secrets
archeological matter

Les Noms Secrets
Hard shell collar et sa boite

Les Noms Secrets
ensemble de 4 fungi

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Funghi Column C, 2015
terre cuite
210x28 cm
Pièce unique, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Armillarea #1, 2015
Papier découpé du jounal de l'artiste
34x41 cm
Pièce unique, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Armillarea #2, 2015
Papier découpé du journal de l'artiste
34x41 cm
Pièce unique, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Armillarea #3, 2015
Papier découpé du journal de l'artiste
34x41 cm
Pièce unique, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Armillarea #4, 2015
Papier découpé du journal de l'artiste
34x41 cm
Pièce unique, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Position, 2015
pages découpées du journal de l'artiste + peinture
71,5x44,5x5 cm
Pièce unique
courtesy Galerie Dix9 Hélène Lacharmoise, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Suaire, 2015
Empreinte de terre sur lin
circa 264x105 cm
Pièce unique, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Archeological Matter installation, 2015
terre, lin, etiquettes, ficelle, metal, bois
Pièce unique, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Archeological Matter #2, 2015
Terre cuite, coton, lin, carton
41x20x7 cm + cadre boite plexi
Pièce unique, disponible

Paula de Solminihac
Paula de Solminihac
Opus nigrum #3, 2015
tirage numérique
43,8x33 cm
Edition de 3 ex, disponible

Communiqué

Figure montante de la scène artistique chilienne, Paula de Sominihac produit des œuvres singulières où vie privée et questionnement artistique sont intriséquement liés. Avec pour principal objet la céramique, son travail s’inscrit dans une perspective de l’archéologie contemporaine. L’artiste s’attache en effet plus aux processus de production qu’aux objets eux mêmes, et systématise l’étude de l’activité matérielle comme un champ spécifique de l’art et de l’anthropologie.

Son approche artistique se réfère au Triangle Culinaire de Claude Levi-Strauss : modelage de la terre, cuisson par le feu, obtention d’un récipient. Elle s’appuie également sur l’analyse dynamique de la technologie, terme proposé par André Leroi Gourhan, qui s’attache aux mouvements opérés sur le matériau.
En même temps Paula de Solminihac fait une archéologie de sa propre expérience. Sa vie et son travail sont en étroite relation. L’artiste tient un journal où elle prend soin de noter ses réflexions sur son vécu quotidien et dessine dans les espaces laissés vacants. Ce  journal, sorte de carte mentale,  devient lui-même objet de ses  investigations. C’est donc ainsi un travail axé sur la mémoire - comment fixer les souvenirs - où l’artiste emploie certains principes de Frances Yates pour lier les apparences extérieures à la dimension subjective  des images imprimées dans l’esprit de celui qui se souvient.

Pour sa première exposition en France, Paula de Solminihac  présente un projet spécifique issu d’une  recherche menée en février 2015 à Santa Marta de la Sierra Nevada (Colombie). Fruit d’une bourse obtenue avec l’appui de la Galerie Dix9, cette recherche était à l’origine destinée à prendre contact avec les indigènes de la zone, connus pour être les premiers potiers d ?Amérique Latine.
Certaines pièces figureront dans la grande exposition Ceramix qui débutera à la même époque au musée Bonnefanten à Maastricht avant de se redéployer à la Maison Rouge à Paris.
Journal d’une métamorphose, Les Noms Secrets rassemblent  des œuvres issues d’un travail d’excavation de cette expérience vécue à Santa Marta et s’apparentent à des vestiges de découvertes archéologiques. L’inconnu ou l’innommé en sont une partie intrinséque et le titre donné à l’exposition s’inspire d’une conversation enfantine surprise par l’artiste où les enfants parlaient de parties du corps « sans nom » - des choses secrètes et cachées.
Les oeuvres renvoient à la fragilité de la culture face aux assauts de la nature et du temps. Elles témoignent d ?un monde ravagé et éteint, comme les survivants d ?une catastrophe dûe à des éléments comme l’eau et le feu. Ainsi des Archeological matters, sorte de fossiles cocons, pièces en terre obtenues par un modelage naturel. L’artiste a utilisé des restes secs et durs d’argile coloré, traces de pièces antérieures, qu’elle a enveloppé dans des chiffons avant de les immerger dans du sable et de l’eau. Tout en récupérant sa  tendreté, l’argile a pris une nouvelle forme. Dans la chaine de transformation énoncée par Lévi Srauss, ce serait une régression - du cru sec au cru humide. Les cascaras, sorte de coquilles, sont faites avec le papier du journal de l’artiste. Elles peuvent être solides, mais aussi molles, telles ces enveloppes en lin et coton. Présentées en collier, les cascaras symbolisent cette alchimie de transformer l’inutile en utile. La récurrence de la forme circulaire est en outre un signe du cycle de production  et d’un éternel recommencement. Les dessins sur papier donnent eux une forme au vide. En contournant  les espaces libres de son journal, l’artiste crée un registre indicatif de l’absent tout en laissant imaginer une histoire jusque là cachée. Victoria rappelle un type de lotus d’Amazonie, dont la structure est telle qu’elle permet de supporter des enfants sur l’eau. Armylaria combine les définitions scientifiques du champignon éponyme et des notes du journal, les deux témoignant de l’effort de définition de l’indéfini.

Fondés sur une analyse structuraliste de la céramique qui distingue le cru et le sec, Les Noms Secrets révèlent toute une alchimie liée au cru, et témoignent de métamorphoses propres au cycle éternel de la vie.


Cette exposition a reçu le soutien de l'ambassade du Chili en France et des sociétés Engie et François Lurton