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Endemic Project / Projet Ranelagh

04.09.2008 - 27.09.2008
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Yann Bernard
Yann Bernard
Mousses (jardin)
video couleurs
4'
Edition de 1 ex

Yann Bernard
Yann Bernard
Intimitie 1
C-Print
150x80 cm
Edition de 1 ex

Yann Bernard
Yann Bernard
Intimitie 2
C-Print
150x80 cm
Edition de 1 ex

Communiqué

Yann Bernard au moyen d’un processus qu’il nomme “endemic project” collecte sons et prises de vues de lieux visités ou habités à la manière d’un archiviste obsessionnel. Ces traces forcément fragmentaires sont au moyen de la technologie numérique ré-agencés. Les photos deviennent vidéo et les sons deviennent musique.

Des prises de vues apparaît un décor morcelé, rapiécé, dont les manques correspondent aux carences de sa mémoire. Des sons capturés naît une musique électro-acoustique unique en rapport direct avec l’environnement d’où elle est enregistrée.
Son intrication avec l’espace est par conséquent endémique. Première partie d’un projet en devenir, le Projet Ranelagh évoque un lieu habité mais pas investi. Un endroit temporaire, un lieu de transit  d’une brutalité toute fonctionnelle. Une poésie est à l’oeuvre pourtant, au moyen du processus d’"endemic project” qui, par une lenteur toute contemplative modifie une façade d’immeuble trop proche, trop oppressante en un jeu de lumières actionné par une berceuse musicale électroacoustique (dont les sons proviennent d’un interphone fonctionnant mal, d’une goutte d’eau tombant du lavabo et d’un vieux mac qui démarre). Yann Bernard poursuit cette réflexion architecturale lié à l’habitat en présentant une maquette onirique d’un immeuble dépourvu de façade, flottant en suspension. Un cocon formé que de derniers étages d’immeubles parisiens où le décorum cède la place à une esthétique fonctionnelle typique d’un territoire non- investi.

L’étroitesse de l’habitat incite l’artiste à changer d’échelle pour mettre à jour un jardin macroscopique. Il rend sensible et répète en boucle les fluctuations d’une mousse végétale s’accrochant sur le rebord de la fenêtre basculant de l’opulence au dessèchement, comme une maxime dont il faudrait se souvenir.

L’ensemble du projet Ranelagh fonctionne comme un tout à la manière d’un journal intime dont la musique en serait la narration mais aussi comme des fragments autonomes décrivant le rapport intime et méditatif que l’on peut avoir avec son habitat.